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La création de Saint-Jean-le-Blanc remonte à plus d’un millénaire. La ville n’était alors constituée que de quelques habitations dépendant de la paroisse d’Orléans. Elle s’est développée au fil des ans pour devenir la 8e commune de l’agglomération orléanaise en termes de population, soit 8 687 habitants le 1er janvier 2018, pour un des plus petits territoires : 766 hectares seulement !
Le nom de la commune apparaît pour la première fois dans les registres de 1229 sous sa forme latine Sanctus Johannes Albus ou encore Sanctus Johannes Candidus, d’où l’origine du nom des habitants de la commune : les Albijohannicien(ne)s.
Les premières fondations de la ville datent de l'occupation romaine. D'authentiques dalles (pavés) ont été retrouvées au lieu-dit du "Pavé Romain". Ces vestiges composaient une route reliant les villes de Genabum (Orléans) et Gortona (Sancerre)
Saint-Jean-le-Blanc fut un lieu déterminant dans l’opposition entre les armées anglaise et française durant la guerre de Cent Ans. La commune était alors occupée par les conquérants britanniques qui avaient construit des baraquements et des places fortes pour faire face à Orléans.
Au début de l’année 1429, une étrange nouvelle parvint de Chinon : une jeune fille de dix-huit ans, dénommée Jeanne d’Arc, originaire de Lorraine, se déclara envoyée de Dieu pour délivrer Orléans. Les Orléanais crurent au miracle.
Quelque mois plus tard, c’est de Saint-Jean-le-Blanc que Jeanne d’Arc demandera aux Anglais, à plusieurs reprises, de « faire paix à la cité d’Orléans » et de se retirer.
On sait ce qu’il advint. Le 6 mai 1429, Jeanne commanda l’assaut. L’offensive permit de détruire les campements fortifiés et chassa les soldats britanniques de Saint-Jean-le-Blanc. C’est le lendemain, que Jeanne, bien que blessée par un carreau d’arbalète, remporta la victoire. Le 8 mai 1429, marqua la fin du siège d’Orléans et le début de la déroute anglaise.
Chaque année, le 1er mai, la ville de Saint-Jean-le-Blanc accueille l’héroïne sur la place de l’Eglise, lors de la chevauchée qui retrace l’épopée de Jeanne.
Au fils des siècles, Saint-Jean-le-Blanc a vu disparaître des éléments importants de son patrimoine. Parmi eux, le château fort que fit construire le premier seigneur de la commune, Sieur de Rochefort. Édifié en 1233 (début des travaux), il se trouvait à l’emplacement de l’actuelle école Demay-Vignier, rue des Capucins. En 1290, près de ce château, on édifia une chapelle. Mais le château fut saisi près de trois siècles plus tard par Catherine de Médicis et Henri III, roi de France. Les seigneurs de Saint-Jean-le-Blanc furent ainsi dépossédés de leur demeure.
En 1578, Henri III fît dont du château aux religieux. Ainsi naquit le « couvent des Capucins ». Trouvant que la chapelle était trop petite et vétuste, les moines Capucins la détruisirent afin d’ériger un nouveau lieu de culte, beaucoup plus grand. Ce sera, un temps durant, l’unique église de Saint-Jean-le-Blanc. Quelques années après la Révolution française, le couvent des Capucins fut déclaré « bien national » et fut vendu comme propriété privée.
D’abord propriété familiale, l’ex-couvent des Capucins devint une manufacture de faïence et de porcelaine. En 1810, une partie des bâtiments conventuels fut louée à un certain Antoine Porcin, directeur d’école secondaire, qui tenta d’y installer une maison d’éducation pour jeunes gens riches, mais sans succès. En 1820, c’est un atelier de produits chimiques qui s’y installe. En 1829, ce lieu devient un dépôt de lits militaires. En 1853, ce dernier est remplacé par une fabrique de crème de tartre blanc (tartre servant à la préparation de l’acide tartrique), avec une cheminée de 15 mètres de haut. Sept ans plus tard, nouveau changement d’affectation, puisque s’installent deux entreprises : une verrerie et une faïencerie. Enfin, on sait qu’en 1856, il faillit s’y installer une triperie. Mais à cause des odeurs, le voisinage s’y opposa. Nous voici donc au début du XXe siècle, et c’est désormais d’école qu’il est question. Mais attention, une école de filles… uniquement ! Mme Vignier décède en 1908 et tout s’enchaîne, car dans le même temps, la « maison des Capucins » devenue propriété du petit séminaire de Sainte-Croix est offerte à la commune. Ainsi, avec le produit de la vente d'une autre de ses propriétés, le Château de Montplaisir et une partie des anciens bâtiments des Capucins démolis car trop vétustes –, Saint-Jean-le-Blanc édifie une nouvelle école. Achèvement des travaux : été 1913. Cette école portera le nom Demay-Vignier. Enfin, anecdote : lors de l’inauguration de l’école, le dimanche 28 septembre 1913, c’est une petite fille de 10 ans, nommée Raymonde Travers, qui sera choisie pour dire le compliment au préfet; beaucoup plus tard, son frère, Raymond Travers, deviendra le Maire de la commune.
L’Eglise paroissiale fut construite en 1602.
Cet édifice a été réalisé grâce au Sieur Pierre Fougeu d’Escures aidé du maire d’Orléans, Jean Brachet. Ce nouveau lieu de culte permit de mettre un terme aux querelles entre les Capucins et les habitants. Car les albijohanniciens considéraient peu pratique de partager la chapelle des Capucins. Le 22 avril 1602, Henri IV, roi de France, fut invité à venir poser la première pierre de l’édifice. L’église de Saint-Jean-le-Blanc est donc le seul bâtiment qui a su résister aux siècles et qui peut témoigner de l’histoire de la commune.
La Loire est le plus long fleuve sauvage d’Europe. Le nom de la Loire apparaît écrit dans les textes sous la forme Liger qui dérive du gaulois Liga. Autrefois, la Loire était un des plus grands axes de navigation. Au XVIIIe siècle, de nombreuses flottes de marchandises commercialisaient du coton, du sucre brut, du sel, du bois, du charbon, du vinaigre d’Orléans, etc.
Au milieu du XIXe siècle, les bateaux à vapeur firent leur apparition. Ils transportaient des foules de voyageurs qui permettront le développement urbain du bassin Orléanais. Ce fleuve majestueux, riche en alluvions, a favorisé l’installation d’exploitations agricoles notamment sur Saint-Jean-le-Blanc. Mais l’histoire de la ville a également été marquée par les caprices de la Loire. Ses crues ont souvent inondé la commune. Les dernières grandes crues ont eu lieu en 1846, 1856,1866 et de façon moins importante, au début du XXe siècle. Pour s’en protéger, les hommes ont édifié des digues, « les levées ». Depuis quelques années, un Plan Communal de Sauvegarde (P.C.S.) a été mis en place au sein de la commune. Le PCS est un outil de gestion de crise permettant à la ville de faire face aux différents risques majeurs ou accidents, d’origine naturelle ou technologique.
Les levées de la Loire désignent une digue construite en bord de Loire en vue de protéger les Vals des crues du fleuve. D’abord connues sous le nom de turcies, formées de bois et de terre, dont l’objet était essentiellement de dévier le courant, les levées apparaissent dans le val d'Anjou au XIIe siècle. Elles ont pour objet de contenir les flots et éviter les inondations.
L’idée de Colbert est de parvenir à un système de protection insubmersible.
La fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle sont ainsi marqués par une succession de travaux d’exhaussement et de renforcement des levées. Mais les crues de 1846, 1856 et 1866 montrent l’impossibilité d’atteindre les buts visés. La construction de déversoirs ayant pour objet de permettre l’expansion de la crue dans des espaces dédiés est alors programmée.
Mais seuls quelques-uns de ces ouvrages seront construits. Un service des turcies et des levées a été chargé pendant plusieurs siècles de la construction et de l’entretien de levées. Mais après la Révolution Française, par excès de confiance, ce service est démantelé au profit d’un service de navigation de la Loire. Il faudra attendre le milieu du XXe siècle pour que l’administration se structure à nouveau pour une meilleure prise en compte des levées de la Loire.
Aujourd’hui, les maires des communes bordant le fleuve, dont Christian BOIS, Maire de Saint-Jean-le-Blanc, demandent à l’état, via leur député Olivier Carré, qu’un barrage écrêteur de crues soit réalisé à hauteur de la commune de Le Veurdre située dans le département de l'Allier.
Pendant très longtemps, la paroisse de Saint-Jean-le-Blanc fit partie des fiefs des Ducs d’Orléans « fils de France » qui portent les armes de France : trois fleurs de lys d’or (jaune) posées sur un fond d’azur (bleu), mais qui sont « brisées » par un lambel à trois pendants d’argent (un lambeau de drap blanc) car ils ne sont que fils, frères ou oncles du Roi. Sur le blason albijohannicien, le lys d’or posé en pointe a été remplacé par un Agneau Pascal. Contourné d’argent, l’agneau est blanc et regarde en arrière, car il observe la bannière d’Argent sur laquelle est dessinée la Croix Rouge des moines-chevaliers du Mont de Sion. A leur retour de Jérusalem, à la fin des croisades, certains vinrent s’installer à Saint-Jean-le-Blanc sur une terre qu’ils appelèrent le Mont de Sion, devenu au fil des siècles « Montission ». Enfin, en travers de l’écu, on note la présence d’une fasce ondée d’argent, dont la forme ondulée et sa couleur d’argent (blanche) rappellent l’élément liquide que représente la Loire.
Origine des noms :
Mme Foy Aglaé Vignier, veuve en secondes noces de M. Auguste Eugène Demay, ancien conseiller municipal, est propriétaire d’un château (le château de Montplaisir). Elle en fait legs par testament à la commune, sous condition : « Que cette propriété soit vendue et que le produit de la vente soit employé à l’édification d’un nouveau bâtiment d’école communale ! Et que cette école porte le nom de Demay. » Il s’agit de l’école située rue des Capucins, face à la Poste. À noter que depuis la rentrée scolaire 2011, et suite à un regroupement pédagogique, les ex-établissements Demay-Vignier et Charles Jeune portent désormais une seule et même identité : « École Demay-Vignier Charles-Jeune ». Le nom de Charles Jeune a été donné en mémoire d’un adjoint de la commune, mort en déportation.
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